Le Japon sonore : modernité, constructions sociales, rapports de force – JapoSono

Appel Jeune docteur HDR porté par:

• Jeremy Corral (UMRU 24140 D2IA, Université Bordeaux Montaigne)
• Chiharu Chûjô (EA 4186-IETT, Université Jean Moulin Lyon 3)

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Des recherches ethnographiques et historiques récentes ont montré que les pratiques de production et d’écoute sonores et musicales sont liées aux constructions sociales, notamment à la question de l’identité et aux rapports de force. Elles suggèrent que la relation entre le son et la vie quotidienne doit être comprise à l’intérieur de contextes culturels spécifiques. Ainsi la dissémination globale des technologies et l’uniformisation des techniques de production et de médiation du son depuis l’époque moderne sont des phénomènes qui s’accompagnent d’actes de réappropriation et de réinterprétation de ce son.

Interroger comment est fait, médiatisé et reçu le son, c’est mettre au jour une tension politique fondamentale entre ce qui peut être ramené au couple entendre et se faire entendre ; se renseigner sur des processus d’exploration du rapport à l’autre et d’affirmation psychique et sociale d’un soi et d’un espace individuel ou communautaire ; repenser les structures du pouvoir à travers les empreintes, et l’écologie desquelles elles dépendent, d’une forme transitoire.

En suivant le questionnement ci-dessus, le colloque a pour intention d’identifier des zones de friction historiques et sociales qui potentiellement invisibles ou peu renseignées sont cependant proprement non muettes ; de scruter les dispositifs médiatiques et techniques de construction et d’expression par le son d’identités déterminées ; d’examiner de quelle manière le son se constitue comme un instrument de contrôle ou de résistance, de cohésion ou de dispersion des forces, d’unification ou de segmentation d’espaces, au sein des multiples trajectoires, internationales, nationales ou locales, qui accompagnent les changements relatifs à la société japonaise moderne et contemporaine. Il s’agit de ce fait de tracer de nouvelles lignes de compréhension du pays et de ses habitants, à diverses échelles humaines et spatiales.

Mots-clés : son et musique, Japon moderne, Japon contemporain, constructions sociales, rapports de force

Recent ethnographic and historical research has shown that the practices of producing and listening to sound and music are linked to social constructs, in particular to questions of identity and power relations. They suggest that the relationship between sound and everyday life needs to be understood within specific cultural contexts. The global dissemination of technologies and the standardisation of techniques for producing and mediating sound since the modern era are phenomena that are accompanied by acts of reappropriation and reinterpretation of this sound.

Questioning how sound is made, mediated and received brings to light a fundamental political tension between what can be reduced to the pairing of hearing and being heard; finding out about processes of exploring the relationship with the other and of psychic and social affirmation of a self and an individual or community space; rethinking the structures of power through the imprints, and the ecology on which they depend, of a transitory form.

Following the above line of enquiry, the aim of the symposium is to identify areas of historical and social friction that may be invisible or poorly informed, but are nonetheless properly non-mute; to examine the media and technical devices for constructing and expressing specific identities through sound; to examine the ways in which sound is used as an instrument of control or resistance, of cohesion or dispersion of forces, of unification or segmentation of spaces, within the multiple international, national or local trajectories that accompany the changes in modern and contemporary Japanese society. The aim is to draw new lines of understanding of the country and its inhabitants, at various human and spatial scales.

Keywords: sound and music, modern Japan, contemporary Japan, social constructions, power relations

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Jeremy Corral est depuis 2023 maître de conférences au département d’études japonaises de l’Université Bordeaux Montaigne. Il a soutenu en 2021 à l’Inalco une thèse portant sur les débuts de la musique électroacoustique japonaise, puis il a enseigné pendant deux ans à l’Université des études étrangères de Tôkyô l’histoire de la musique contemporaine et l’histoire de la musique populaire japonaises.

Il est l’auteur en 2019 de l’ouvrage Japanoise: Extrémismes et entropie paru aux Presses du réel. Ses recherches portent principalement sur l’histoire de la musique contemporaine ainsi sur que les représentations sociales liées aux musiques populaires et aux pratiques sonores.

Voir son portrait: https://mshbordeaux.hypotheses.org/9148

• CV détaillé (pdf)
• Academia : https://u-bordeaux3.academia.edu/JeremyCorral
• HAL : https://cv.hal.science/jeremy-corral

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Après avoir passé ses années post-doctorales à l’INALCO et à l’Université de Tokyo des Études Étrangères (au Japon), Chiharu Chujo est actuellement maîtresse de conférences à l’Université Jean Moulin Lyon 3. Sa thèse, qu’elle a soutenue en 2018, porte sur les musiciennes japonaises engagées des années 1970 à aujourd’hui.

Elle poursuit actuellement ses recherches sur les questions de genre dans l’industrie musicale japonaise, en particulier dans le monde du hip-hop et de la musique électronique.

Traductrice de nombreux ouvrages en la matière, notamment Femmes du jazz (Marie Buscatto) ou Be Creative (Angela Mcrobbie), mais également des bandes dessinées telles que Les Contraceptés (Guillaume Daudin, Stéphane Jourdain, Caroline Lee). L’auteure de plusieurs articles, notamment « Chanter l’écologisme dans le Japon de l’après-Fukushima : l’ambivalence de la musique écoféministe chez UA » (Itinéraires, 2021), « Représentations de l’amour chez les rappeuses : transgression, braconnage et dialogue » (en japonais, Eureka 2023)

• CV détaillé (pdf)
• https://researchmap.jp/chiharu_chujo?lang=en

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