Pratiques et réflexions autour de la fresque de l’eau

Workshops organisés dans le cadre du projet Doctoriales des sciences sociales de l’eau – DSSE (AAP MSHBx 2024).

• 28 novembre 2024, 9h-12h, MSH Bordeaux, salle Jean Borde
• 13 décembre 2024, 9h-12h, MSH Bordeaux, salle Jean Borde

Workshop ouvert à la formation doctorale, en présentiel inscription obligatoire pour les doctorant.e.s: ici

Ce workshop est conduit en deux temps :

• Les inscrit.e.s à cet atelier participeront dans un 1^er temps à ce jeu sérieux. La fresque est animée par un professionnel. Les participant.e.s sont les joueurs. Aucune connaissance ou compétence préalable n’est requise.

• Dans un second temps, les inscrit.e.s à cet atelier témoigneront de leur expérience dans le cadre d’une table ronde réflexive qui regroupera des chercheurs et des professionnels de l’animation de fresques. Plusieurs angles seront discutés lors de cette table ronde : l’animation, le contenu, la diffusion de cette nouvelle fresque dans les communautés de fresqueurs, l’effet sociétal attendu.

Coordonné par Sandrine Vaucelle (PASSAGES, Université Bordeaux Montaigne, Laurent Couderchet (PASSAGES, CNRS Université Bordeaux Montaigne) et Sandrine Courvoisier (ENSEGID).

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Contexte : La pensée du développement durable repose sur le principe d’auto-organisation des systèmes et en appel, dans un discours très libéral, à la vertu des individus qu’il s’agit dès lors d’éduquer aux enjeux planétaires. Le projet d’éducation à l’environnement et au développement durable échappe à l’école pour être confié au monde associatif qui justifie la création de dispositifs ludiques de sensibilisation. L’éducation et l’environnement sont deux champs « minés » de valeurs suggère Lucie Sauvé (2009). Quelle éthique peut bien émerger de ce bouillon de valeurs, pour reprendre les propos de l’autrice ? Quel lien possible entre éducation et sensibilisation pourrions-nous rajouter ? Dans toute la terre on inspire aux enfants les opinions qu’on veut, avant qu’ils puissent juger (Voltaire, Dictionnaire philosophique). Quelle méthode pour mettre en œuvre l’éducation à l’environnement ? Des jeux sérieux se multiplient, alliant la créativité de leurs inventeurs à la dramaturgie de la situation : fresque du climat, de la biodiversité, de l’alimentation, fresque océane, … fresque de l’eau. La mode est aux fresques qui proposent de « comprendre les causes et conséquences du changement climatique en 3 heures » comme le revendiquent les promoteurs de la fresque du climat (https://fresqueduclimat.org/). Les grandes entreprises de l’énergie et des hydrocarbures prennent la vague en proposant la sensibilisation à leur personnel : pas d’affrontement sur le terrain des valeurs, le secteur est en pleine croissance et pas question d’envisager les limites de cette croissance. La fresque du climat montre la voie, c’est un outil de sensibilisation neutre et objectif (https://fresqueduclimat.org/) ; les autres sujets du développement durable lui emboîtent le pas. « Sensibilisation neutre » : à nouveau un couple de mot contradictoires. Peu importe, les fresques deviennent un véritable phénomène sociétal.

La fresque de l’eau, très récente, est un outil de sensibilisation du grand public. Elle participe de ce mouvement des fresques en abordant le cycle global de l’eau (https://www.eaudyssee.org/ateliers-ludiques-eau/fresque-de-leau/). En Gironde, une jeune communauté de fresqueurs est en train de s’étoffer et attend un retour à la fois des participants et des chercheurs. Quels regards les universitaires peuvent-ils porter sur ce dispositif en tant que phénomène sociétal ? Dans un entretien à Histoire pour tous en 2011, Patrick Boucheron discute la diffusion sociale des usages de l’histoire bien au-delà de l’histoire universitaire. Il a cette formule que nous pourrions appliquer à la géographie, à l’aménagement et à bien d’autres sciences : soit on s’en chagrine, soit on l’accompagne. Dans une approche critique, cet atelier est construit autour la fresque de l’eau comme objet central, au carrefour de la science et du militantisme.

Des fresques de l’eau seront aussi organisées dans le cadre des Doctoriales en sciences sociales de l’eau (DSSE) se déroulant à Bordeaux du 4 au 6 décembre 2024. Ces participations contribueront à enrichir la table ronde réflexive du 13 décembre.

La 7^ème édition des DSSE est co-organisée par les laboratoires BSE, ETTIS, LAM et PASSAGES, avec le soutien de l’Agence de l’eau Adour-Garonne, le Département Changes de l’Université de Bordeaux, l’École doctorale Montaigne Humanités (EDMH) de l’Université Bordeaux Montaigne, l’École doctorale Économie Entreprise Société de l’Université de Bordeaux et la Maison des Sciences de l’Homme de Bordeaux. https://dsse2024.sciencesconf.org/

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